La chasse est ouverte

 

Par Thomas Burnet

 

 

« Quelque part, quelque chose d’incroyable attend d’être connu.» Carl Sagan

           

 

            - Papa ! Paaaaaaaaaaapaaaaaaaaaaaaaaaa ! Viens voir ce qu’on a trouvé !

- Les enfants, on n’a pas vraiment le temps là. Nous devons partir.

- Oh non ! Mais attends, viens voir, c’est trop bien ! 

- Je t’ai dit non, Paul ! Je ne veux pas tomber dans les embouteillages du retour, on doit partir maintenant !

- Ben on peut prendre avec nous ce qu’on a trouvé alors ?

- Qu’est-ce que vous avez trouvé ?

- Un coffre de trésor.

- Comment savez-vous qu’il contient un trésor ?

- Mathieu a dit qu’il en avait vu un comme ça à la télé.

- Il ne faut pas croire tout ce que ton grand frère raconte.

- Alors, on peut le remonter et le prendre avec nous ?

- Non, on ne va pas ramasser toutes les poubelles qui traînent dans les forêts sous prétexte que ton frère y voit un trésor. Allez ! Les bêtises sont finies. Venez maintenant, nous avons beaucoup de route à faire.

 

            Patrick ferma le coffre alors que ses garçons remontaient, penauds, vers la voiture. Les deux semaines de vacances à Notre-Dame des Monts, en Vendée, s’achevaient pour la famille Garot qui rentrait en région parisienne. Les garçons s’installèrent, Paul semblait si triste que sa mère interrogea Patrick du regard. Celui-ci lui montra l’heure sur le tableau de bord et mima un non ferme et définitif. Il boucla sa ceinture et commença un trajet qui promettait d’être long.

 

            Cédric sortit de sa voiture et regarda le monospace s’éloigner. Le jeune homme s’était mis à écouter la conversation entre le père et son fils au moment où ce dernier avait parlé d’un coffre au trésor. Ca l’avait immédiatement ramené quelques années en arrière lorsqu’il passait des soirées entières avec ses grands-parents à sillonner la plage de Notre-Dame dans l’espoir de trouver quelque chose ayant une quelconque valeur. Le plus souvent, ils avaient trouvé des clés ou des briquets. Mais une fois, ils étaient tombés sur un coffre, un vrai. Il était abîmé et complètement trempé, mais c’était un vrai coffre de trésor, comme dans les aventures des Goonies. Son grand-père avait fait basculer le crochet et soulevé le couvercle. Mais au fond du coffre, ils n’avaient trouvé que des vieux coquillages et des algues visqueuses. Il se dit qu’avec un peu de chance, il trouverait peut-être quelque chose d’intéressant dans celui-ci. Il prit son sac à dos et partit dans la forêt de pins, d’où étaient revenus les deux garçons. Il chercha partout, au pied de chaque arbre, au milieu de toutes les hautes herbes avant de trouver, caché par des poignées d’herbes arrachées, à moitié enterré, un coffre. Le coffret plutôt. Un coffret de bois, d’une trentaine de centimètres de hauteur, qu’il dégagea. C’était un coffret magnifique, dans un bois dont il ignorait le nom, mais dont il aimait beaucoup la couleur dorée. A chaque coin, il y avait une pièce de métal, et elles avaient toutes subies l’épreuve du temps. Cédric se demanda depuis combien de temps ce coffret dormait au pied des pins. Il se cacha derrière un groupe d’arbres et, sans plus attendre, fit basculer le crochet de fer pour soulever le couvercle. Il fut très étonné de trouver un second coffret, parfaitement emboîté dans le premier, qu’il dégagea. Ce second coffret ressemblait en tous points au premier, si ce n’est sa taille réduite et une magnifique gravure sur le couvercle. Elle représentait une fleur, creusée sur le dessus du coffret. Il y avait aussi une difficulté supplémentaire à l’ouverture de ce coffret : une serrure spéciale, fermée par un cadenas numérique à trois chiffres. « Une énigme ! Génial ! » Ce coffret remplissait toutes les attentes du jeune homme qui revivait un vieux rêve d’enfant. Le cadenas indiquait le nombre 747. Machinalement, le jeune aventurier tira sur le cadenas, mais celui-ci ne s’ouvrit pas. Il aurait été presque déçu que ce soit si facile. Il inspecta le petit coffret de tous les côtés pour voir si le pirate avait laissé une indication pour l’ouverture. Mais, à part la gravure sur le dessus, il ne vit aucun indice. Il reprit le premier coffret et l’inspecta plus attentivement. Il le retourna et découvrit une inscription sur le dessous, surmontée d’une petite fleur gravée. Il y avait une question : « Serez-vous suffisamment curieux ? ». « Tu m’étonnes que je suis suffisamment curieux ! » Le jeune homme prit cette question comme un défi et se mit à compter le nombre de lettres que comportait cette question pour voir cela pouvait ouvrir le cadenas. Vingt-huit. Il reprit le petit coffret et essaya cette solution. Rien. Il se dit qu’il fallait peut-être compter la ponctuation et essaya trente. Echec. Sans se démonter, il se mit à faire défiler, patiemment, les nombres, en avançant de un en un. Il venait de passer à quarante-neuf lorsque le cadenas se débloqua. Il lança un « Yes » victorieux avant d’enlever complètement le cadenas et de soulever le couvercle.

 

- Et alors ?

- Et alors quoi ?

- Et alors, qu’est-ce qu’il contient le deuxième coffre ?

- Ben je ne l’ai pas encore ouvert.

- Et qu’est-ce que tu attends ?

           

Lucie se sentait soulagée d’avoir parlé à ses amis. Ils étaient toujours arrêtés sur le parking d’une aire d’autoroute, quelque part en Isère. Elle sortit le coffret de son sac à dos, dégagea complètement le cadenas et souleva le couvercle. Observée par ses amis, Lucie sortit du coffret ce qui ressemblait à un petit livre en bois. Quand Lucie voulut l’ouvrir pour le feuilleter, elle constata avec dépit que cet objet était une boite, et que celle-ci refusait de s’ouvrir. Elle eut beau tirer dans tous les sens, mais elle restait désespérément close. Le livre passa de main en main, mais personne ne parvint à l’ouvrir. Le mécanisme de fermeture devait être costaud. Lucie demanda à ce qu’on ne tire pas trop fort pour éviter de casser la boite. Si le couvercle du second coffret avait une belle gravure sur le dessus, le livre-boite, lui, était un émerveillement : sa couverture faisait penser à celles des voyages extraordinaires de Jules Verne ; mêmes couleurs, mêmes détails foisonnants, mis à part que tout était, ici, gravé dans le bois. Mary était train de détailler cette couverture lorsque Lucie revint au second coffret. Sur le fond de la boite, elle trouva une nouvelle inscription, elle aussi gravée dans le bois.

- Dis donc, ce gars, c’est un maniaque du pyrograveur ! s’exclama Marc.

- Je ne pense pas, rectifia Lucie, il a du tout sculpter à la main. C’est un travail trop minutieux ! C’est merveilleux.

- Bon, s’impatienta Clarisse, elle dit quoi cette meeeeeeerveilleuse inscription ?

- Elle dit : Bravo ! Si vous avez été suffisamment curieux pour ouvrir ces coffrets et trouver ce message, vous le serez aussi pour la suite ! L’aventure peut maintenant commencer. Ensuite, il y a des chiffres : 48, 51, 30, 2, 17, 40, 23, 11, 2009.

- Ok… conclut Alexandra. On n’est pas plus avancés.

- Si, réfléchis ! répondit Marc. 2009, il y a de grandes chances pour que ce soit une année, et ça tombe bien, c’est cette année !

- Dans ce cas-là, continua Mary, on peut imaginer que 23 et 11 sont les compléments de la date. Donc, le 23 novembre de cette année, il va se passer quelque chose.

- Mais quoi ? demanda Clarisse.

- Et où ? Compléta Lucie. En tout cas, celui qui a fabriqué et gravé ces coffrets aime bien les énigmes.

Il y eut un silence dans la voiture

- En attendant, reprit Mary, qui veut conduire ?

 

 

 

 

       Cédric ne comprenait pas grand-chose aux inscriptions qu’il avait découvertes à l’intérieur du second coffret. Il avait été subjugué par la beauté du troisième coffret, mais avait du mal à résister à l’envie de le briser pour voir s’il y avait vraiment un trésor à découvrir à l’intérieur. Il le retourna dans tous les sens, sans trouver un seul mécanisme d’ouverture, comme si cette boite ne devait pas s’ouvrir. Mais il était persuadé du contraire. Pour poursuivre l’aventure, il devait trouver le moyen d’ouvrir ce livre. Il revint à l’inscription et se dit qu’il y avait sûrement un indice caché permettant l’ouverture. Serait-il suffisamment malin pour trouver ?

        

         Il rangea les coffrets les uns dans les autres et revint au trou où il les avait trouvés. L’indice était peut-être là caché dans le sable. Il se mit à le retourner avec grand mal. C’était un sable fin, et le trou qu’il creusait s’effondrait à chaque fois qu’il le vidait. Après cinq minutes à creuser en vain, il s’arrêta. Rien. Il fallait travailler les chiffres, mais il ne savait même pas par où les prendre, et ne savait pas vraiment ce qu’il cherchait. Il prit le grand coffret et se mit en route vers la maison de ses grands-parents.

 

         Il avait réussi à réserver cette petite maison pour une durée record de deux semaines, fin juillet. C’était assez exceptionnel étant donné que, d’habitude, ses frères arrivaient toujours à s’y prendre avant lui, et si ce n’était pas le cas, faisaient jouer le fait que lui était célibataire et sans enfants et qu’il pouvait donc se permettre de prendre une location. Il lui avait fallu aussi prendre de court ses cousins qui, du fait de la proximité géographique, considéraient cette maison de vacances comme leur annexe de week-end. Il était donc heureux de profiter de cette maison, seul, sans cris de nourrissons au milieu de la nuit et sans morceau de Death Métal au réveil. A la fin de la semaine, il passerait le relais à Sébastien, l’aîné de la famille, qui allait envahir la demeure avec ses trois enfants. Il lui restait quatre jours de calme, quatre jours pour profiter de la mer, de la plage, et du silence de ce village de Vendée.

         Il entra dans la cuisine, posa le grand coffret sur la grande table en bois massif et sortit une canette de soda du frigo. Il s’assit sur un des deux grands bancs, but une gorgée et regarda le coffret. Il lui fallait de quoi noter. Il trouva un bloc-notes et un critérium sous la table du téléphone et revint dans la cuisine. Il lista les numéros sur le calepin et les regarda avec dépit. Il avait bien pensé que les derniers nombres indiquaient une date : le 23 novembre 2009 ; soit un peu moins de quatre mois plus tard. Il ne savait absolument par quel bout prendre les autres nombres de cette énigme : fallait-il réaliser des opérations avec ces nombres ? Indiquaient-ils une phrase ? Fallait-il les jouer au loto le 23 novembre ?

         Il regardait sa feuille, perdu dans ses pensées. Il se souvint de sa belle-sœur qui avait eu un livre sur les énigmes pour Noël, deux ans auparavant. Il se rappela que, souvent, il cherchait des réponses aux étranges énigmes, mais lorsqu’il trouvait la solution, il le savait. Il se dit que la bonne réponse à cette énigme numérique lui sauterait aux yeux lorsqu’il la trouverait. Il passa encore une demi-heure à retourner les chiffres dans tous les sens, sans trouver de réponse éclairante et logique. Au final, il se rappela la voix de son grand-père, assis dans son rocking-chair, devant la cheminée, quand il s’affairait, dans sa jeunesse, devant les énigmes de Mickey Magazine : « Cédric, fais donc une pause. C’est souvent quand on arrête de chercher qu’on trouve ». Il prit ce conseil au pied de la lettre et partit se promener un peu sur la plage. Le soir même, il eut une bonne occasion de continuer de suivre le conseil de son grand-père : il avait rencontré une fille sur la plage, deux jours avant, qui l’avait convié à un concert qu’elle donnait, avec son groupe, dans un bar de Saint-Jean de Monts, à quelques kilomètres de là. Son groupe s’appelait Hormonal Explosion et les quatre filles qui le composaient habitaient Villeurbanne. Le nom d’Explosion était plutôt bien choisi pour ce groupe qui jouait un punk-rock puissant et efficace. Carmen y tenait la place de bassiste ; sur scène, elle était en retrait par rapport à la chanteuse, mais semblait complètement absorbée par la musique qu’elle jouait. Cédric apprécia beaucoup le concert, mais beaucoup plus le pot qu’il prit avec Carmen un peu plus tard dans la soirée. Il rentra dormir seul, mais devait revoir la jeune femme le samedi midi, juste avant de repartir pour Lyon. Son vendredi fut occupé par le nettoyage de la maison pour l’arrivée de son frère, de sa belle-sœur et de ses trois neveux. La famille arriva en milieu d’après-midi et Cédric profita de la plage avec les fils de Florian, pendant que ce dernier s’installait avec sa femme Sonia. Les deux frères préparèrent à l’apéritif comme au temps de leur enfance, avant de passer derrière le barbecue. Florian avait un peu perdu la main, et Sonia filma la séquence d’allumage du feu, qui promettait d’être rediffusée en boucle au prochain Noël. Une fois les garçons couchés, les adultes se retrouvèrent dans le salon. Florian tomba sur le bloc-notes où son frère avait noté les numéros trouvés sur le coffret.

- Tu joues aux chiffres et aux lettres maintenant ?

Cédric se dit qu’il avait bien besoin d’aide pour trouver la mystérieuse signification de cette série de nombres, et raconta toute l’histoire.

 

 

 

 

         De retour dans son appartement de Lille, Lucie partagea son temps entre son travail d’aide-soignante, son idylle naissante avec Marc et la recherche de la signification des nombres du coffret. Si les deux premières se passaient plutôt bien, sa troisième occupation se révélait infructueuse. Elle avait bien essayé de forcer la boite-livre pour avoir plus d’indices, mais en vain : le bois n’était qu’une façade qui, une fois démontée, laissait place à un coffret en métal. Il était fait de deux pièces de métal jointes, sans serrure, sans charnière, mais ne paraissaient pas soudées. Il devait y avoir un dispositif interne, bloquant l’ouverture. Sans l’inscription à l’intérieur du second coffret, Lucie aurait peut-être abandonné, mais elle savait qu’en cherchant, elle finirait par trouver. Vendredi 31 juillet, avec Marc, elle retrouva Mary, Clarisse, Alexandra, ses nausées, et Julien dans l’appartement des futurs parents pour une soirée fajitas. Elle avait bien entendu apporté avec elle ses deux coffrets, car les amis s’étaient pris au jeu de la chasse au trésor et voulaient savoir ce qu’il y avait de si important à trouver. Julien avait été mis au parfum, six cerveaux valant mieux que cinq.

        

 

 

         - Et s’il fallait dire les nombres près du coffret ? proposa Julien.

        

- Non, j’ai déjà essayé cette solution, répondit Cédric. 

        

- Pour ce qui est des opérations ? lui demanda Sonia.  

 

- Ca doit aboutir à plus d’un millier de résultats différents ! objecta Mary.

 

- Je pense que ce n’est pas tant ce qu’on doit faire des nombres, mais ce qu’ils signifient, dit Lucie

 

- Que veux-tu dire ? interrogea Florian.

 

- Je pense que lorsqu’on saura ce que ce groupe de nombres veut dire, on pourra essayer de les tripatouiller si besoin est, répondit Cédric.

 

- Ok, reprit Marc. Nous avons donc neuf nombres.

 

- Six, coupa Sonia. Les trois derniers sont sûrement une date. On va chercher avec six et si on ne trouve pas, on pourra élargir à neuf.

 

- C’est vrai, Clarisse à raison. Partons sur ce que signifient les six nombres. Non. Cherchons d’abord ce qui utilise une suite de nombres ! décida Lucie.

 

         Les nordistes et les vendéens pensèrent chacun aux numéros de compte, aux numéros d’identifiant, aux numéros des cartes bleues ; les montois pensèrent, eux, aux pages d’un livre, aux adresses IP, aux numéros de sécurité sociale, à une suite de nombres que Florian nommait de « Fibromachie » et aux numéros de téléphone, tandis que les lillois évoquèrent les coordonnées GPS, les numéros des cartes d’identité, ceux du loto, les plaques d’immatriculation étrangères, les numéros ISBN et les numéros de série.     Ca faisait de nombreuses possibilités pour une réponse. Mais laquelle ?

 

 

         Cédric avait prévu de repartir pour Lyon en milieu d’après-midi, après avoir revu Carmen à Saint-Jean de Monts. Il se leva un peu plus tôt que prévu, fini de remballer ses affaires et partit vers la station balnéaire un peu après onze heures, afin de vérifier à la bibliothèque municipale quelques pistes évoquées la veille. Il découvrit que, non seulement la suite de nombres dont son frère parlait ne s’appelait pas Fibromachie, mais Fibonacci, mais aussi qu’hormis le 2, aucuns des nombres présents dans l’énigme ne faisaient partie de cette suite. Il ne trouva aucun site web dont l’adresse correspondrait à son énigme et les bibliothécaires ne reconnaissaient pas le livre à partir duquel était copiée la couverture.

         Il raya sur la feuille qu'il avait prise avec lui les options abandonnées et se dit qu'il faudrait tester la connaissance des bibliothécaires lyonnais concernant le livre dont la couverture avait été copiée. Il retrouva Carmen à la Paillote où ils déjeunèrent sans laisser un seul blanc s'immiscer dans la conversation. Alors que Cédric opta pour une salade paysanne, Carmen dégusta des moules à la crème. La jeune femme restait encore une semaine à Saint-Jean, avec un concert par soir, dans les différents bars de la ville et des environs.  Ensuite, elle partait en Bretagne, à Brest, où un ami leur avait trouvé plusieurs lieux de représentation. Elle devait revenir à Villeurbanne un peu après le 20 août et proposa au jeune homme de se revoir sur Lyon fin août. Elle lui demanda un papier pour qu'elle puisse lui laisser son numéro de portable. Le jeune homme prit dans sa poche le premier papier qu'il lui vint et le lui donna. Elle écrivit et le lui rendit en précisant : je t’ai donné mon adresse aussi. En regardant ce que la jeune femme avait écrit, il fut surpris de ne trouver que des nombres.

- Je n’ai pas dit que ce serait facile de me trouver… Quoique… Il te suffit d’entrer ces coordonnées dans un GPS et tu pourras trouver le lieu où j’habite.

         Le garçon sourit devant cette originalité, puis fronça les sourcils : cette suite de nombres lui rappelait quelque chose. Soudain, son regard s’éclaira.

 

        

         Devant l’étendue des possibilités, les lillois avaient fait un choix et avaient vérifié ce qui était alors vérifiable sur internet : chercher si un ISBN pouvait comporter cette suite de nombres et trouver les plaques d’immatriculation qui n’utilisaient que des chiffres. Marc et Mary creusèrent chacun sur un ordinateur différent ces deux pistes, mais sans trouver de résultat probant. Pour l’ISBN, le 2 indiquait un livre français, mais le problème était que si les nombres étaient mélangés, le nombre d’ouvrages possible devenait trop important. De plus, les numéros d’ISBN comptaient soient dix, soit treize chiffres, ce qui laissait de côté certains chiffres de l’énigme, sans logique. Pour les plaques, hormis d’Algérie, qui n’avait que dix chiffres maximum sur ses plaques, ils ne trouvèrent aucune plaque qui n’utilisait pas de lettres. Sauf s’il faut convertir des nombres en lettres, proposa Julien. Ils passèrent une heure à essayer de tourner les nombres, à les convertir pour obtenir quelque chose de valable, avant d’abandonner, Alexandra et Lucie les appelant à table. Après s’être rempli l’estomac, Lucie proposa qu’ils se penchent sur la possibilité des coordonnées GPS. Clarisse et Marc avaient oublié le leur, mais Alexandra utilisa le logiciel Google Earth, installé par son petit frère sur son ordinateur, alors que les autres débarrassaient la table et remplissaient le lave-vaisselle. Au bout de quelques secondes, elle poussa un cri :

 

         La Tour Eiffel !

 

 

 

 

Chapitre 2